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Et si demander de l'aide n'était pas un signe de faiblesse ?

  • laurianebernardin
  • 12 sept.
  • 3 min de lecture

On entend souvent dire qu'il faut être fort, tenir bon, ne pas se laisser aller. Dans notre société, l'image de la personne "qui gère tout" est valorisée ; celle qui travaille, qui prend soin de sa famille et qui encaisse sans se plaindre. Alors forcément, lorsqu'un moment de fragilité arrive, l'idée de tendre la main et de de dire "j'ai besoin d'aide" peut paraitre mal vu et insurmontable. Et pourtant, demander de l'aide est peut-être l'un des plus grands actes de courage.



La force de reconnaître ses limites

Admettre qu'on n'y arrive plus seul, ce n'est pas une faiblesse. C'est au contraire reconnaître avec honnêteté que nous avons des limites. Nous ne sommes pas des machines. Chacun, à un moment ou un autre, traverse des périodes difficiles : difficultés relationnelles, deuil, burnout, anxiété, fatigue, sentiment de vide ...

J'entends souvent des patients me dire qu'ils culpabilisent de ne pas réussir à s'en sortir seul, de ne pas "tenir" comme les autres. Comme si demander un soutien était une preuve de fragilité, voire une honte. En réalité c'est exactement l'inverse : cela demande une grande lucidité et une force intérieure de se dire : "je mérite d'aller mieux, je dois changer, et je ne peux pas continuer seul(e)".



Pourquoi est-ce si difficile de franchir le pas ?

Souvent ce qui bloque ce sont les croyances :

  • "Les autres ont des problèmes bien plus graves que les miens"

  • "Je ne veux pas déranger"

  • "Si j'en parle, on va penser que je suis faible"


Ces phrases intérieures sont lourdes à porter. Elles enferment dans le silence et empêchent de recevoir le soutien nécessaire. Or, demander de l'aide ne veut pas dire tout abandonner de sa responsabilité. C'est simplement accepter de partager le fardeau, de ne plus être seul face à ce qui pèse et ainsi aller vers un état de mieux être.

C'est un peu comme si l'on voulait gravir une montagne avec un sac trop lourd alors qu'il suffirait de le partager pour continuer à marcher plus loin.



Ce que cela change, d'oser demander

Le simple fait de verbaliser une souffrance à quelqu'un de bienveillant transforme déjà l'expérience. C'est comme si le poids devenait un peu moins lourd, parce qu'il n'est plus gardé en secret.

Entrer en thérapie ce n'est pas remettre sa vie entre les mains d'un autre: c'est accepter un accompagnement, un regard extérieur, une présence sécurisante qui aide à remettre de l'ordre dans ce qui paraît confus.

En écrivant ce paragraphe je pense à un patient en particulier qui, en arrivant la séance suivante, m'avait dit "Rien que cette première séance m'a fait du bien parce que j'ai pu parlé ouvertement et me lâcher sur tout ce que je ressentais". C'est souvent le premier pas qui allège.



La vulnérabilité comme porte d'entrée à la transformation

On confond souvent vulnérabilité et faiblesse. En réalité, c'est tout l'inverse. Se montrer vulnérable c'est s'autoriser à être humain. Et c'est à partir de là que le changement est possible. Tant que l'on se force à "tenir bon", on reste figé dans un rôle. Mais le jour où l'on dit "j'ai besoin de soutien", on ouvre la porte à autre chose: à l'évolution, à la guérison, parfois même à une nouvelle manière de vivre soi-même.



En conclusion,

Demander de l'aide , ce n'est pas se montrer faible. C'est reconnaître que nous sommes des êtres relationnels, que nous avons besoin les uns des autres pour grandir et traverser les épreuves. C'est aussi prendre soin de soi avec courage , au lieu de s'épuiser à faire semblant d'aller bien.


Alors, si vous sentez que vous arrivez au bout de vos forces, rappelez vous que tendre la main n'est pas un signe de faiblesse, mais un premier pas vers plus de liberté intérieure.


Prendre soin de soi c'est aussi prendre soin de sa santé mentale.

 
 
 

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