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Et si la fatigue émotionnelle n'était pas de la paresse ?

  • laurianebernardin
  • 8 nov.
  • 3 min de lecture

Il y a des moments où l'on ne comprend plus sa propre fatigue. Le corps est lourd, le mental saturé, tout devient effort. Et pourtant, on se répète qu'on a "aucune raison" d'être épuisé. Et si cette fatigue là n'était pas un signe de faiblesse, mais un message à écouter ?


Il y a des fatigues qu'une nuit de sommeil ne répare pas. Ce sont pas celles du corps, mais celles du cœur, de l'esprit, de ce qu'on a trop longtemps tenu sans dire.

Beaucoup de personnes arrivent en séance avec cette impression étrange : "Je ne comprends pas, je n'ai rien de grave, mais je n'en peux plus." Elles se sentent vides, usées, parfois honteuses d'êtres fatiguées "sans raison". Et souvent, la première chose qu'elles ajoutent c'est : "Je suis sûrement trop fragile / faible".

Mais non. Ce n'est pas de la fragilité. Ce n'est pas de la paresse. C'est de la fatigue émotionnelle ; celle qui s'installe quand on porte trop, trop longtemps, sans déposer.



Tenir fort, tenir tout

On ne se rend pas toujours compte de ce que "tenir" coûte.

Tenir pour les autres, tenir son travail, tenir son rôle, tenir son calme. On accumule sans s'en apercevoir des tensions, des inquiétudes, des exigences invisibles. Et un jour, tout devient lourd : penser, choisir, parler, même sourire.


Cette fatigue là ne se voit pas.

Elle se glisse dans le quotidien, dans les gestes automatiques, dans les silences où l'on se dit : "Je n'ai plus d'énergie, mais il faut bien". Alors on continue, parce que s'arrêter semble impossible ou parce qu'on ne sait même plus comment faire autrement.


Mais à force de tenir, on finit par s'oublier. Et le corps, lui, n'oublie pas.



Le corps parle quand le mental se tait

La fatigue émotionnelle, c'est souvent le langage du corps quand la tête refuse d'écouter. Ce sont les maux de ventre sans cause, les réveils sans repos, les larmes qui montent sans explication. C'est ce moment où l'on se surprend à rêver de tout laisser tomber, juste pour souffler.


Cette fatigue ne dit pas "Tu es faible". Elle dit "Tu as été fort trop longtemps". Elle dit que quelque chose a besoin de se relâcher, de se dire, de respirer.


En thérapie, on apprend à décoder ces signaux. A comprendre ce que le corps raconte de nos émotions refoulées, de nos suradaptations, de nos peurs d'être "trop".



Et si ralentir, c'était réparer ?

On a souvent appris que se reposer, c'était perdre du temps. Alors on repousse, on culpabilise, on minimise. Mais se reposer, ce n'est pas abandonner : c'est prendre soin du lien avec soi-même.


Ralentir permet de retrouver de la clarté, de reconnecter ce qu'on ressent, d'entendre ce qui a été mis en sourdine.

Ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité ; parfois même la seule façon de se retrouver avant de s'épuiser complètement.


La fatigue émotionnelle est un signal, pas une faute. Elle dit simplement : "Tu as donner trop, maintenant, reprends toi un peu".



En conclusion,

Il n'y a pas de honte à être fatigué.

Il n'y a pas de faiblesse à avoir besoin de repos, de douceur, d'écoute.

Ce n'est pas de la paresse, c'est le signe que quelque chose, en nous, demande de l'attention.



Se reposer, c'est faire confiance à la vie pour continuer sans s'abîmer.


 
 
 

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