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Pourquoi c'est si difficile de dire non

  • laurianebernardin
  • 11 nov.
  • 3 min de lecture

Dire non semble simple, presque évident. Pourtant, beaucoup d'entre nous en sont incapables. On dit oui pour ne pas blesser, pour ne pas décevoir, pour garder la paix. Et à force de dire oui à tout, on finit souvent par se dire non à soi-même.


Il y a ces moments où l'on sent, au fond de soi, que l'on devrait refuser. Mais les mots restent coincés. Un sourire se dessine malgré soi, un "oui, bien sûr" s'échappe, et la culpabilité s'installe aussitôt.

Dire non, ce n'est pas seulement une question de volonté.

C'est un acte émotionnel profond, souvent relié à nos peurs les plus anciennes : peur de déplaire, d'être jugé, de perdre l'amour de l'autre. Pour beaucoup, dire non, c'est prendre le risque d'être rejeté.



Quand dire non réveille nos blessures

Derrière la difficulté à dire non, il y a souvent un besoin immense d'être aimé, accepté, reconnu. Certains ont grandi dans des environnements où "faire plaisir" était la condition pour avoir de l'attention.

Alors, l'idée de poser une limite devient presque insupportable.


En séance j'entends : "Je n'arrive pas à dire non, même quand je sais que je vais le regretter" ou encore "Je dis oui, et après je m'en veux, je suis épuisé".

Ce sont des phrases qui traduisent un conflit intérieur : entre le besoin de préserver la relation, et celui de se respecter soi-même. Et quand ces deux besoins s'opposent, c'est souvent soi que l'on sacrifie.



Dire non, ce n'est pas blesser l'autre

Il y a une idée très ancrée : dire non, ce serait manquer de gentillesse.

Mais en réalité, c'est tout l'inverse.

Dire non, c'est être authentique. C'est respecter la relation en osant être vrai.

Parce qu'un "oui" donné à contre-coeur finit souvent par créer de la rancune, de la distance, voire du ressentiment.

Dire non, c'est poser un cadre sain.

C'est dire : "Je t'écoute, je te respecte, mais je me respecte aussi."

Et ce respect là rend les relations plus justes, plus solides, plus sincères.



Le prix des "oui" automatiques

A force de dire oui, on s'éloigne de soi.

On s'épuise à répondre aux attentes, à anticiper, à éviter les conflits. On devient un peu "transparent", comme si on disparaissait derrière les besoins des autres.

Et le corps finit souvent par parler à sa manière : fatigue, irritabilité, tensions, troubles du sommeil...

Ce ne sont pas des caprices. Ce sont des signaux. Des façons de dire : "Tu t'oublies encore".



Apprendre à dire non sans se sentir coupable

Dire non, c'est une compétence émotionnelle, pas un trait de caractère.

Ca s'apprend.

Et ça commence souvent par de toutes petites choses :

  • prendre le temps avant de répondre

  • s'autoriser à dire "je ne sais pas"

  • dire non à une demande, même si c'est inconfortable

  • remarquer ce qui se passe en soi quand on le fait


Petit à petit, on découvre que le monde ne s'écroule pas. Que l'autre continue de nous aimer, de nous respecter.

Et que le non devient un espace de liberté.



En conclusion,

Dire non, c'est une façon de se choisir. Ce n'est pas un mur, c'est une porte : celle qui permet d'entrer à nouveau en relation avec soi-même. Et paradoxalement, c'est souvent en apprenant à dire non que l'on commence à construire des relations plus vraies, plus paisibles, plus équilibrées.


Parce qu'aimer les autres ne devrait jamais signifier s'oublier soi-même

 
 
 

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