Pourquoi on ne guérit pas tout seul de ses blessures invisibles
- laurianebernardin
- 24 sept.
- 2 min de lecture
Il y a des blessures qu'on ne voit pas. Elles ne laissent ni cicatrices apparentes ni plâtres visibles, mais elles pèsent lourd : des mots qui ont marqué, des manques affectifs, des humiliations, des séparations, des deuils. Souvent, on croit pouvoir les gérer seul, "avancer malgré tout", comme si le temps suffisait à les effacer. Mais ces blessures invisibles, même si elles semblent enfouies, continuent d'influencer notre manière de vivre, d'aimer, de travailler, d'entrer en relation.
Alors pourquoi est-ce si difficile de les guérir par soi-même ?
Parce qu'on ne peut pas tout voir de l'intérieur
Lorsque nous essayons de nous soigner seuls, nous tournons souvent en rond avec nos propres pensées. Nous rationalisons, nous analysons, nous nous répétons des phrases comme "ça va passer" ou "ce n'est pas si grave". Mais certaines blessures sont profondément enracinées dans l'inconscient et dans le corps : elles se rejouent à travers nos émotions, nos réactions, parfois nos symptômes physiques. C'est un peu comme essayer de regarder son propre visage sans miroir : on devine, mais on ne se voit pas vraiment.
Parce que le temps seul ne suffit pas
On entend souvent : "Avec le temps, ça ira mieux". Le temps aide, bien sûr, mais il ne fait pas tout. Ce qi n'est pas exprimé reste souvent enfermé, et finit par ressurgir autrement : irritabilité, fatigue, anxiété, difficultés, relationnelles... Le temps apaise parfois la douleur de surface, mais il ne transforme pas le noyau de la blessure.
Parce que nous avons besoin d'un autre pour nous réparer
L'humain est un être de lien. Nos blessures naissent souvent dans la relation (un manque, un rejet, une trahison) et c'est dans la relation que nous pouvons les guérir. Le regard bienveillant de l'autre, son écoute sans jugement, offrent un appui extérieur pour déposer ce qui fait mal et commencer à transformer l'expérience.
Entrer en thérapie, ce n'est pas chercher quelqu'un qui "fait à notre place". C'est s'autoriser un accompagnement pour voir autrement, sentir autrement, vivre autrement ce qui nous a blessé.
Parce qu'on ne peut pas toujours porter seul
Essayer de guérir de ses blessures invisibles, c'est un peu comme vouloir soulever une charge trop lourde sans demander d'aide : on finit par se faire mal davantage. Reconnaître que l'on a besoin d'un soutien, ce n'est pas être faible, c'est choisir de se donner les moyens de cicatriser réellement.
En conclusion,
Les blessures invisibles ne disparaissent pas toutes seules. Elles demandent d'être reconnues, accueillies, accompagnées. On ne guérit pas isolé, on guérit grâce à une rencontre, grâce à un espace où l'on peut enfin déposer ce qui était trop lourd à porter seul.
Oser demander de l'aider, c'est déjà faire un pas vers la cicatrisation de ce qui nous a blessés.
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