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Quand on ne va pas si mal... mais pas vraiment bien non plus

  • laurianebernardin
  • 30 oct.
  • 3 min de lecture

Ce n'est pas une dépression, ni une crise. C'est ce flou tranquille où tout semble aller, mais où rien ne fait vraiment sens. On sourit, on avance, mais à l'intérieur, quelque chose s'éteint doucement.


Il y a ces périodes où, extérieurement, tout semble tenir. On travaille, on s'occupe de tout, on gère. Les proches diraient même que "ça va". Et pourtant... quelque chose cloche. Rien de dynamique, rien d'aussi visible qu'une grande souffrance ; juste ce sentiment diffus que le vie est devenue un peu plate, un peu lointaine.


On se réveille sans trop d'élan, on fait les choses "comme il faut", mais le cœur n'y est plus vraiment.

C'est un entre-deux étrange : on ne va pas mal, pas assez pour s'inquiéter, mais on ne va pas bien non plus. On s'éloigne de soi, sans s'en rendre compte.



Le "ça va" automatique

Quand on nous demande "ça va?", on répond "oui" ; presque par réflexe. Parce qu'on ne saurait pas trop quoi dire d'autre. On ne va pas mal, alors on ne veut pas se plaindre. On se dit qu'il y a pire ailleurs, qu'on n'a pas de raison d'être fatigué, triste ou vide. Mais à force de minimiser ce qu'on ressent, on finit par s'anesthésier.

Cette impression de ne plus ressentir grand-chose est souvent le signe d'un trop-plein silencieux.

A force de tenir, de s'adapter, de se conformer, le corps et le cœur se mettent en veille. Ce n'est pas de la paresse, ni un manque de volonté. C'est un signal : "J'en peux plus d'aller bien pour les autres".



Ce vide n'est pas un caprice

Beaucoup de personnes viennent consulter dans cet état.

Elles disent : "Je ne comprends pas, j'ai tout pour être heureuse, mais je ne le sens pas". Et souvent, derrière cette phrase, il y a une immense fatigue de devoir tenir un rôle, d'être à la hauteur, d'aller bien coûte que coûte.

On n'a pas besoin d'un grand drame pour souffrir. L'usure du quotidien, la pression silencieuse, la déconnexion de soi peuvent suffire à nous faire perdre le goût de vivre pleinement.


Je crois que c'est l'un des états les plus méconnus : celui où l'on fonctionne, mais où l'on ne se sent plus vivant.



Retrouver le contact avec soi

Le premier pas, c'est souvent d'accepter ce flou. De reconnaître qu'on ne va pas si mal, mais qu'on ne va pas bien non plus ; et que c'est déjà une raison suffisante pour prendre soin de soi.

Ce moment peut être une invitation à ralentir, à se réécouter, à comprendre ce qui s'est perdu en chemin.

Qu'est ce qui nous nourrit le plus ? Qu'est ce qu'on fait "par habitude" ? Qu'est ce qu'on tait par peur de décevoir ?


En thérapie, c'est souvent là que le travail commence : quand on ose poser les mots sur cette impression d'usure.

Peu à peu, les émotions reviennent, la curiosité renaît et la vie retrouve de la couleur.



Il n'y a pas besoin d'aller "mal" pour consulter

C'est une idée tenace : la thérapie serait réservée aux grandes douleurs.

En réalité, elle peut aussi être un espace pour ceux qui vont "à peu près bien", mais qui sentent que quelque chose manque.

Un lieu pour se réaccorder, se reconnecter à soi, réapprendre à ressentir.


On peut venir en thérapie non pas pour éteindre une souffrance, mais pour rallumer une présence.



En conclusion,

Ce n'est pas parce qu'on sourit qu'on va bien.

Ce n'est pas parce qu'on avance qu'on est sur le bon chemin.

Parfois, c'est justement quand tout semble "aller" que le corps et l'âme murmurent : "et moi dans tout ça ? "


Aller en thérapie ce n'est pas un aveu de faiblesse. C'est une manière douce de se retrouver, avant de vraiment se perdre.

 
 
 

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